Consultant pour l’organisation d’une formation des formateurs sur l’identification et le référencement des personnes victimes

International Organization for Migration

Offre de consultance

Termes de Références pour le recrutement d’un consultant pour l’organisation d’une formation des formateurs sur l’identification et le référencement des personnes victimes de la traite des êtres humains et des migrants vulnérables.

I. Contexte et Justification

Situé sur le détroit de Babeb – Mandeb à l’entrée sud de la Mer Rouge et servant de porte d’entrée au Canal de Suez, la République de Djibouti est un pays de transit et de destination de nombreux migrants irréguliers en provenance des pays limitrophes, notamment la République fédérale d’Ethiopie, et en direction des pays du Golfe. Selon les données de l’OIM Djibouti, 278 272 mouvements migratoires ont été observés en 2023 aux différents points de suivi des flux soit une hausse de 25% comparée à l’année 2022. Les traversées sont souvent périlleuses et sont à l’origine d’incidents tragiques entrainant souvent la mort des migrants. Les migrations irrégulières vers Djibouti puis le Yémen et l’Arabie Saoudite sont fondamentalement motivées par la recherche de meilleures conditions de vie et d’opportunités économiques pour parer à la pauvreté et à la marginalisation socioéconomique dans les familles et les communautés d’origine. La République de Djibouti est aussi un pays de destination des migrants. Le pays accueille plusieurs milliers des jeunes y compris des femmes et des enfants qui travaillent dans plusieurs secteurs et représentent une composante essentielle du secteur informel. Le mouvement migratoire fait apparaître souvent des situations représentant des risques de protection pour les migrants en situation de vulnérabilité incluant les risques d’abus, d’exploitation et de la traite des personnes.

La traite des personnes est définie par le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (Convention de Palerme) du 15 novembre 2000 visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants ratifiés par la République de Djibouti en avril 2005. Le 27 décembre 2022, le gouvernement de la République de Djibouti a adopté un Décret fixant les missions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de l’Organe National de Vigilance en matière de Lutte contre la Traite des Personnes et des Pratiques assimilées a été adopté. Il est placé sous l’autorité du Ministre de la Justice et a pour mission de prévenir et combattre la traite des personnes, de protéger les droits fondamentaux des victimes de la traite, de concevoir un cadre complet de prévention, de protection et d’assistance aux victime et témoins, d’enquêtes, de poursuites et de répression de la traite des personnes sous toutes ses formes en vue d’aboutir à des sanctions efficaces et appropriées lié ou non à la criminalité organisée, et enfin de promouvoir la coopération régionale et internationale. Cet organe national de vigilance est composé des représentants de différentes institutions publiques.)

Afin de poursuivre ces activités de renforcement des capacités dans le domaine de la protection des personnes vulnérables, l’OIM cherche à recruter d’un consultant international qui sera en charge de l’organisation d’une formation des formateurs sur l’identification et le référencement des portentiels cas de la traite des êtres humains et des migrants vulnérables. Cette activité s’inscrit dans la phase III du projet « Better Migration Management ». Un projet régional, pluriannuel et multipartenaires, cofinancé par le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique (EUTF) de l’UE et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). Il est mis en œuvre par le British Council, Civipol, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au cours de cette 3eme phase, le programme BMM couvre Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Sud-Soudan et l’Ouganda dans le cadre des trois composantes du programme BMM. Ces composantes sont les suivantes : (i) la gouvernance des migrations, (ii) la coopération en matière de traite et de trafic de migrants, (iii) la protection.

II- Objectif principal de la consultance

L’objectif principal de la consultance est de dispenser une formation des formateurs spécifiquement axée sur l’identification et le référencement des personnes victimes de la traite des êtres humains et des migrants vulnérables à Djibouti. Cette formation vise à renforcer les capacités des acteurs afin qu’ils puissent reconnaître les indicateurs de traite des êtres humains et de vulnérabilité parmi les migrants, et qu’ils soient en mesure de prendre des mesures adéquates pour leur assistance et leur protection.

  1. Objectifs spécifiques
  • Sensibiliser les participants aux différentes formes de traite des êtres humains et aux situations de vulnérabilité rencontrées par les migrants à Djibouti, en mettant en lumière les facteurs qui les rendent vulnérables à l’exploitation et à la traite.
  • Fournir aux participants les connaissances et les compétences nécessaires pour identifier les signes et les indicateurs de traite des êtres humains et de vulnérabilité parmi les migrants, y compris les aspects légaux et juridiques liés à la traite des personnes.
  • Former les participants sur les procédures de référencement des personnes identifiées comme victimes de la traite des êtres humains ou comme migrants vulnérables vers les services appropriés de protection et d’assistance, en mettant l’accent sur la coordination et la collaboration entre les différentes parties prenantes.
  • Développer les compétences des formateurs pour qu’ils puissent à leur tour dispenser cette formation à d’autres acteurs impliqués dans la gestion des migrations et la protection des droits des migrants à Djibouti, assurant ainsi une multiplication de l’impact et une pérennisation des connaissances acquises.

2. Résultats attendus

  1. Développement de modules de formation :
  • Des modules de formation complets et adaptés aux besoins locaux sont élaborés, couvrant de manière exhaustive l’identification et le référencement des victimes de la traite des êtres humains et des migrants vulnérables.
  • Les modules intègrent des aspects pratiques, des études de cas pertinents et des exemples concrets pour faciliter la compréhension et l’application des concepts enseignés.
  1. Formation efficace des participants :
  • Les participants sont formés de manière efficace sur les différents aspects de la traite des êtres humains et de la vulnérabilité des migrants, grâce à des méthodes pédagogiques interactives et participatives.
  • Une attention particulière est accordée à la sensibilisation des participants aux nuances culturelles et contextuelles spécifiques à Djibouti, pour une meilleure compréhension et prise en charge des situations rencontrées sur le terrain.

3. Capacité d’identification accrue :

  • Les participants démontrent une capacité accrue à identifier les signes et les indicateurs de traite des êtres humains et de vulnérabilité parmi les migrants, en mettant en pratique les connaissances acquises lors de la formation.
  • Les participants capables de détecter les situations à risque et d’agir de manière proactive pour protéger les personnes concernées et prévenir l’exploitation.

4. Compétence en référencement améliorée :

  • Les participants acquièrent les compétences nécessaires pour référencer adéquatement les personnes identifiées comme victimes de la traite des êtres humains ou comme migrants vulnérables vers les services appropriés de protection et d’assistance.
  • Les participants comprennent les procédures et les mécanismes de référencement, ainsi que l’importance de la coordination et de la collaboration avec les acteurs locaux et les agences gouvernementales pour garantir une assistance efficace et appropriée.

III Livrables

  1. Modules de formation validés :
  • Des modules de formation détaillés et complets sur l’identification et le référencement des victimes de la traite des êtres humains et des migrants vulnérables sont élaborés.
  • Ces modules sont soumis à l’OIM pour validation, afin de garantir leur conformité aux normes et aux besoins spécifiques du contexte local à Djibouti.
  • Une fois validés, les modules de formation sont finalisés et prêts à être utilisés lors des sessions de formation des formateurs.

2. Rapport final de la formation :

  • Un rapport exhaustif est rédigé à la fin de la formation, comprenant une synthèse détaillée des activités menées et des résultats obtenus.
  • Ce rapport inclut une évaluation des acquis des participants, mettant en évidence leurs compétences nouvellement acquises en matière d’identification et de référencement des victimes de la traite des êtres humains et des migrants vulnérables.
  • Les points forts et les points à améliorer sont identifiés, fournissant des recommandations pour optimiser l’efficacité des futures sessions de formation et assurer une meilleure prise en charge des migrants vulnérables à Djibouti.
  • Le rapport final est remis aux parties prenantes concernées, y compris aux bailleurs de fonds et aux partenaires du projet, pour assurer une transparence et une reddition de comptes adéquates.
  • VI- Méthodologie

La formation sera interactive et participative, combinant des présentations théoriques avec des exercices pratiques et des études de cas. Les participants seront encouragés à partager leurs expériences et à discuter des défis rencontrés dans l’identification et le référencement des victimes de la traite et des migrants vulnérables.

IV – Périod

La formation se déroulera sur une période de (3) trois jours. Les sessions seront intensives et interactives pour assurer une compréhension approfondie des concepts enseignés.

V- Education

  • Diplôme de Master ou doctorat : Le formateur devrait être titulaire d’un diplôme de Master ou de doctorat dans un domaine pertinent tel que le droit, les sciences sociales, les études migratoires, la criminologie, ou tout autre domaine lié à la protection des droits humains et à la lutte contre la traite des êtres humains.
  • Formation spécialisée : En plus du diplôme universitaire, le formateur devrait avoir suivi des formations spécialisées dans le domaine de la traite des êtres humains et de la protection des migrants, idéalement dispensées par des institutions reconnues au niveau international telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ou d’autres organisations similaires.

VI – Expériences

  • Le formateur devrait avoir une expérience professionnelle significative de 10 à 15 ans dans le domaine de la migration, de la protection des droits humains, ou de la lutte contre la traite des êtres humains.
  • Le formateur devrait démontrer des compétences pédagogiques solides, y compris la capacité à concevoir et à dispenser des sessions de formation efficaces, à communiquer clairement et de manière accessible, et à adapter son approche pédagogique aux besoins et au niveau des participants.
  • Expérience dans la formation ou le développement de programmes de renforcement des capacités.
  • Connaissance approfondie des questions liées à la traite des êtres humains et au trafic illicite des migrants.
  • Expérience de travail avec des organisations gouvernementales, des ONG ou des agences internationales sur des questions liées à la traite des êtres humains et à la protection des migrants.
  • Une expérience préalable dans la coordination de formations ou d’ateliers similaires serait un atout.

How to apply

Les candidats intéressés sont invités à soumettre leur dossier de candidature comprenant un CV détaillé, une lettre de motivation, et une proposition technique et financière à l’adresse suivante : [email protected] avant le 30 mai 2024.

To help us track our recruitment effort, please indicate in your email/cover letter where (globalvacancies.org) you saw this job posting.

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